Bali Hati
9 septembre 2014
Nous commençons notre journée par un réveil difficile pour certains. Ne l’oublions pas Gaëlle, Gary et Greg ont voulu faire les malins en allant au bar la veille. Dans tous les cas, levés 7h30, voire 8h, après 5 sonneries de téléphone acharnées. Un gros planning s’annonce, nous appellerons cette journée « la journée meeting ».
Mais avant, il y a un spectacle de Barong qui nous attend dans le village de Batubulan à 45 min d’ici.

Nous arrivons, tout excités de voir de la danse, à 9h30 dans la ville de Batubulan. Peu de temps avant notre arrivée, nous voyons une foule de touristes arriver. Nous espérons assister à un vrai spectacle traditionnel. Billets achetés, nous nous dirigeons vers « la salle de spectacle ». Mais on se rend compte que tout est fait pour les touristes, en commençant par les danseuses qui nous accueillent. Plantées telles des potiches, elles esquissent avec force un sourire crispé. Elles tiennent un panier de fleurs de frangipanier pour en coiffer les touristes posant en photo auprès d’elles. Nous passons notre chemin et allons nous assoir. C’est une assez grande salle, avec des chaises larges en bois, et plutôt confortables. La scène pavillonnée est en béton et les coulisses de celles-ci sont des petits couloirs avec une entrée en plein centre, entourée de part et d’autre de piliers. Les danseurs et acteurs rentreront par ici. Le Gamelan est côté cour ( à droite quand l’on se trouve en face de la scène ). Gaëlle ayant déjà assisté à un spectacle de Barong, nous explique qu’il va durer au moins 1h30. (Enfin ça, c’était avant…)


La danse du Barong est un spectacle où les voix des danseurs sont intégrées, ce qui nous amène à penser que cette représentation est plus de l’ordre du théâtre dansé. L’histoire se concentre sur le combat entre deux forces : le Bien, représenté par le barong; et le mal par la sorcière Rangda. En effet, les balinais estiment que ces deux forces cohabitent, qu’aucune n’aura de prise sur l’autre, et donc pas de vainqueur.
Le spectacle finalement présente peu de danse, mais plutôt un théâtre burlesque destiné directement aux touristes, joué par des acteurs pas très concentrés. Commence maintenant quelque chose auquel nous nous attendions vraiment pas. Les hommes interagissent en anglais avec le public. Nous disant que Bali est mystérieux, Bali est aussi très joli. Heuuu que se passe t-il ? Nous avons pris un portail spatio-temporel sans le savoir ? Nous sommes tombés dans une soirée campino club med ? C’est bizarre et décevant. Nous qui nous attendions à quelque chose de vrai et authentique et bien c’est raté. Quoiqu’il en soit, nous y sommes, nous y restons. Après cette aparté en anglais, commence le vrai spectacle. (pour en savoir plus, cliquez-ici!)
Le Barong
Bien
La Rangda
Mal













En réalité ce spectacle ne dura environ qu’une petite heure. A peine la dernière transe achevée, les touristes se précipitent vers le Barong installé sur la scène en guise de décor pour photo souvenir, et ce, toujours accompagné de malheureuses danseuses au sourire forcé. Le point d’orge de cette touristique épopée s’achève avec les photos des gens et du Barong, exposé à la sortie dans des cadres ronds absolument impersonnels au couleurs des portes-clé en forme de surf.
Assez déçus, nos décampons de ce lieu pour nous diriger quelques kilomètres plus loin vers notre premier meeting avec Eva, une expatriée cubaine, vivant à Lisbonne, et ancienne manager de compagnie. Première rencontre autour d’un délicieux jus de fruit sur le marché de Batubulan, où les présentations sont hautes en couleur. Le moment de lui présenter un extrait de la pièce en attendant d’être présentés à Ketut Widi Putra et sa femme Koming Wiadnyani.

Après un début sur la réserve, Eva et son enthousiasme communicatif finit par prendre les choses en main en nous exposant comme une jeune compagnie talentueuse en voie de professionnalisation. Elle leur expose la chance pour eux de planifier un échange autour de la danse entre nous, qui sera bénéfique et enrichissant pour tous. Merci Eva, sacrée buisness woman, ça a porté ses fruits! Après avoir visionné à nouveau un extrait de la pièce ensemble, les langues se délient, la discussion se fluidifie! Ketut nous propose de revenir jeudi prochain pour prendre un cours de Yoga, le temps qu’il organise une rencontre avec ses danseurs de compagnie, autour d’un repas et peut-être d’une cérémonie. A suivre au prochain épisode! La convivialité étant à présent installée, s’en suit une série de photos interminable… d’abord devant la maison… puis devant la rizière… puis une photo avec le temple en décor, et enfin une série de photos au moment de partir sur nos scooters!

Voici Eva


A toute allure, nous entamons un périple vers Denpasar, capitale de Bali, qui est loiiiiiinnnn d’être terminé… Notre but est de rejoindre l’Alliance française, car nous avons rendez-vous à 15h tapante avec le directeur de la structure. Nous entrons dans la ville, jusqu’ici tout va bien. Gaëlle demande son chemin. Ok tu vas tout droit et c’est là. On avance. On redemande. On tourne. On avance toujours. On bifurque. On poursuit. On demande à nouveau. On nous indique la direction opposée. On fait demi-tour. Puis on reredemande. On nous indique à la fois deux chemins opposés. On fatigue. On panique. On voit l’heure qui passe. On a faim. On a soif. On a marre. On pète un plomb. Mais on continue. A quoi? Tourner en rond. Et faire demi-tour. Et bifurquer. Puis s’arrêter.
Elo prend les choses en main et appelle directement l’agence. Après 15 min d’explication pour leur indiquer où nous nous trouvons (ce que nous même ne savons pas!!!!), la personne au téléphone finit par nous envoyer quelqu’un à un proche carrefour.
Et… on attend…. On attend… on attend toujours… et…. On attend un homme censé être vêtu d’une chemise orange à carreaux. Bref, il n’arrivera jamais. Une insolation plus tard et une crevasse dans l’estomac, le malaise n’est pas loin. Deuxième coup de fil, on nous conseille de faire le tour du parc (autour duquel nous avons tourné déjà pendant 2h), pour y trouver le poste de police (on aurait pas mieux trouvé comme lieu de rendez-vous…). Alors on fait le tour, on tourne, et on retourne, on redemande une petite dizaine de fois, jusqu’à ce que ô miracle un homme nous interroge « alliance français? » , hallelujaaaaaaaaaaaah, nous y sommes. A l’heure balinaise, nous avons de l’avance.

Nous repérons immédiatement notre source de ravitaillement, un warung jouxtant l’Alliance française. Nous sommes accueillis par Matt, un balinais parlant français. L’homme à la chemise orange débarque enfin! Pelan pelan il allait partir nous chercher. Le directeur nous accueille dans la petite bibliothèque française autour d’un graaaaannnddd verre d’eau. Nous exposons notre projet, avec enthousiasme et sympathie, les retours sont éloquents. Il nous propose de nous mettre en relation avec plusieurs personnes: d’abord avec une australienne vivant à Bali depuis un certain nombre d’années, mariée à un balinais, spécialiste de la cuisine indonésienne et organisatrice du festival de littérature programmé en octobre prochain à Ubud. Puis il souhaite organiser une résidence à l’université des Arts de Denpasar, afin de créer un échange avec les étudiants. Et enfin avec l’ancien directeur de l’Alliance française, également musicien de gamelan dans le village que nous avons visité il y a quelques jours, Sebatu qui a eu l’occasion de faire quelques tournées internationales.


Nous repartons heureux. Et affamés. Donc direction le warung, où nous savourons notre repas, et surtout toutes ces récentes bonnes nouvelles! Maintenant, c’est l’heure du retour. Arriva ce qui devait arrivé, nous nous perdons de vue à cause d’une panne d’essence du scooter de Gary et Greg. Chacun prend sa route, inch’ allah, nous croisons les doigts pour que tout le monde rentre sain et sauf L’opportunité pour Greg et Gary d’apprécier une virée dans un village inconnu, où ils ont bien failli être conviés à une cérémonie de Legong. Malheureusement la maîtresse de maison a posé son verdict, niet! Au final, tout le groupe passera la nuit à la maison, exténués par cette journée acharnée, aiguillée par les balinais qui nous ont trimballé malgré nos visages décontenancés (méga check).