Bali Hati
12 septembre 2014
Note avant lecture! Nous informons nos chers lecteurs que cette journée se déroule sous le signe de la poésie et littérature. Nous ne saurons vous expliquer pourquoi, mais elle nous a inspiré de nombreux haïku, dont nous ne ferons pas part, médiocrité oblige. Cependant, afin de vous montrer que nous sommes respectueux des règles de ce style poétique, nous avons conservé l'un d'entre eux, car il résume fort bien les difficultés rencontrées lors de cette journée. Soyez indulgents. Merci.
Au Mont Batur
C'est les flics et Gregory
L'amende est salée
Haiku
Aujourd'hui, gros programme en vue, nous avons pour projet de nous rendre au Mont Batur, un volcan situé à 1h de route d'Ubud. Evidemment, le départ prévu à 9h est vite repoussé 1h plus tard. Si l'on met de côté l'habituel et inévitable retard des garçons, il aura fallu en plus perdre Greg au beau milieu d'Ubud, sans carte... ni téléphone. Après avoir tous tournés 1h en rond à se chercher mutuellement, nous voici enfin sur la route, la bonne.
Mais les emmerdes ne s'arrêtent pas là: à seulement quelques kilomètres de notre point d'arrivée, aux environs du village de Penelokan, nous rencontrons nos chers et vieux amis... les flics. Bon on aurait pu essayer de passer entre les mailles du filet, mais là on vous avoue le barrage était béton, et les flics nombreux. Nous sommes arrêtés sur le bas-côté. Pendant que Greg se retrouve à nouveau face au carnet d'amendes, Gaëlle et Yasmine mettent en place leur stratégie qui va s'avérer plutôt efficace. Pendant que Yasmine fait semblant de chercher les permis dans son sac, Gaëlle tape la discut' avec l'homme en uniforme, lui demande comment il va, si la journée est bonne etc. Et tout ça évidemment en indo! Après quelques minutes de recherche "oh ba zut, j'ai oublié mon permis à la maison, mais j'ai celui de Yasmine!" "Vous êtes sûrs d'en avoir un?" "Oui sûre!". Après nous avoir gratifié d'un sympathique "cantik sekali" (vous êtes jolies), la blonde et la brune, reprennent la route tranquillement et sans encombres (et surtout sans amende!), accompagné d'un "pelan pelan" et "hati hati" de notre bon vieux compère. Bon ok, on vous l'accorde, la gente féminine a aussi ses atouts:) On vous évitera la version masculine, qui elle bien sûre, n'a pas échappé au contrôle, ni à l'amende d'ailleurs.

Greg tout tremblant, cède la place à Elo sur le scooter. Nous débarquons enfin sur la crête de la caldeira du volcan, à plus de 1500m d'altitude.Nous profitons d une vue sur le volcan en sommeil à couper le souffle, en dégustant un nasi goreng. Nous restons lá, une petite heure à admirer le paysage, composé du volcan Batur au milieu, le lac à ses pieds, et les pigments de lave déclinés en une multitude de bruns. Parfois, nous pouvons apercevoir une fumée s'échappant du cratère. Va t-il se réveiller en notre présence ? Taindaindaaaaaam. SUSPENS. Haha

Notre planning : descendre dans la caldeira afin de faire le tour du lac, contourner le cratère et découvrir le désert de lave refroidie, puis remonter sur la crête. Ah oui mais voilà, pas si simple que ça! La descente dans la caldeira est très abrupte, et nos freins de scooter plus si sûrs! Nous croisons sur notre route une enfilade incessante de camions, transportant de la terre et du sable. Vous l'aurez compris, pas besoin d'être à 1500m d'altitude pour se croire dans les nuages. En résumé, on y voit rien.

Arrivés sains et saufs au bord du lac, nous découvrons, au fur et à mesure de notre promenade, une autre facette de Bali. L'air y est plus frais (ah ah sans blague, la montagne quoi!), les paysages, parsemés de pins et de fougères ne nous sont pas inconnus, et les populations semblent vivre de façon bien plus précaire. Dans le premier village où nous nous arrêtons, Kedisan, nous sommes frappés par la misère. Les gens se lavent, font la vaiselle, la lessive et se brossent même les dents dans lac au pied du mont. Ils vivent principalement de ce qu'ils récoltent. La remarque spontanée de Yasmine " nous sommes des privilégiés" et les incessants " good price, come to see" laissent présager une certaine pauvreté. Cependant, les habitants n'en sont pas moins agréables et souriants, malgré le raccollage permanent. Relativisons les amis sur nos malheurs quotidiens !


La route continue jusqu'au village de Truyan. On le sait car de nombreux villageois cherchent à nous y emmener. On a vite compris pourquoi. Figurez-vous que ce village de Bali Agas (balinais d'origine), complètement isolé, n'a pas subi les influences hindoues. Ainsi les habitants sont encore fidèles à leurs anciennes traditions, et donc ne pratiquent pas la crémation. Les morts, déposés à même le sol dans le cimetière, se décomposent rapidement, protégés par une cage triangulaire en feuille de palme tressées. Un drôle de buisness s'est créé autour de cette tradition, les habitants faisant payer l'entrée du cimetière aux touristes à tendance morbide. Mouais on est d'accord, c'est honteux. Mais on ne sait pas qui est le pire dans l'affaire. Rassurez-vous on a rebroussé chemin. Le moyen de se faire une belle frayeur, les côtes étant tellement rudes, que Yasmine et Gaëlle ont continué le chemin... en marche arrière! Mais Greg, tel un héros, a sauté de son scooter pour leur porter secours.








Nous prenons la route cette fois en vue de faire le tour du cratère. Les routes sont rocailleuses, parfois uniquement recouvertes de sable, en virage constant et parsemées de dos d'âne assez rebondissant. Derrière Gaëlle, Greg a bien failli se retrouver le cul par terre. Nous faisons étape au village de Songan, où nous avons senti un réel malaise. Les enfants assaillis de mouches, les ordures jonchant les trottoirs, et les habitants beaucoup moins souriants, dans un décor apocalyptique...Nous ne nous éternisons pas, nous poursuivons.


Dernière escale, le désert de lave, surplombé par le cratère du le Mont Batur, coloré par les ombres des nuages et les repousses vertes de la végétation. C'est tout simplement splendide. Clic clic clic, séance shooting obligatoire. On n'est pas des tapettes. C'est le mot d'ordre du jour. On continue donc un peu loin sur ces cailloux de lave. Cependant le lancer de caillou de Gary sur la lave refroidie nous fait vite rebrousser chemin. A la retombée de ce dernier, le sol sonne creux.




Yasmine nous explique : attention minute géologie! La lave en s'écoulant forme des tunnels et des bulles d'air, et en refroidissant ces tunnels restent, formant un réseau de galeries souteraines. Gaëlle rebondit : " oui les gars, on ne s'est pas renseigné sur les risques ou non de ce site". Ok n'en dites pas plus brune et blonde, on décampe, assaillit de pensées morbides et imaginant les pires scénarios de mauvais films d'horreur. En fait, ce n'était qu'une blague, mais les autres ont pas fait les malins.
Nous reprenons une route toute neuve, et heureusement, parce qu'on a bien cru ne jamais pouvoir remonter. Le but: ne surtout jamais s'arrêter. Ou sinon tu continues... mais à l'envers! A deux sur un scooter exceptée Elodie, la manette de l'accélérateur tournée au maximum, le scooter, avec un bruit effroyable provenant du moteur, ne monte à pas plus de 20km/h. Les camions plein de cailloux et de sable nous font passer un sale quart d'heure. Pas de besoin de bronzage, on pourrait dessiner sur nos peaux à travers la pellicule de crasse. Les virages sinueux (avec un tas de gravier au bout de chaque sinon c'est pas marrant), les trous sur la route ainsi que l'inclinaison de cette pente manquent de faire tomber les garçons plus d'une fois. Une ascencion de dix minutes inteeeerminable, mais réussie!

Nous voilà à nouveau sur la crête, l'occasion de faire une petite étape "regonflage de pneus!" Nous apercevons à nouveau les différentes générations de coulées de lave en contrebas. Un panneau nous indique que la dernière date de 1974. Ok les gars, la prochaine, c'est pour bientôt, ciao! On apprend également que celle de 1917 fut meurtrière, malgré l'arrêt au pied du village de la lave. En 1926, un éternuement força les habitants à se replier sur les falaises de la crête, où se situe actuellement le village de Kintamani, étape du jour du Tour de France:)



Nous optons pour une route différente afin de rejoindre Ubud, en passant par la sympathique route traversant Bangli. Fatigués du scooter, nous choisissons de ne pas nous y arrêter cette fois-ci! Après une petite douche, l'envie nous prend de manger des tacos... oui on sait hors contexte, on a craqué! Mais c'était divinement bon.
ATTENTION!
La scène qui suit peut heurter certaines personnes sensibles.
Merci de votre compréhension.



Pendant que nous peaufinons les articles dans le salon, nous sommes surpris par le cri strident d'Elodie... Gary lance un "alleeezzz, en voilà une autre". L'équipe de spider experts se met en route pour la chambre des filles...
Mission: éradiquer l'ennemi
Caractère: velue, à 7 pattes, trop de paires d'yeux, 2 crochets
Arme: un bol en plastique + une feuille en papier
Avantage sur l'adversaire: un handicap, manque une patte
Technique: courez les gars!
Les spider experts, munis d'un bol et d'une feuille, courent au secours d'Elo.
Après l'avoir vaillamment introduite dans le bol, Yasmine d'une main la transporte... "le plus loin possiiiible" lui dis Elodie!!
Yasmine la jette dans la rue... Et reviens vers nous à folle allure. Sauve qui peut, tout le monde rentre au bercail!